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L’air d’Anduze devient irrespirable. Comment imaginer la perpétuation d’une telle situation jusqu’en 2014, date des prochaines élections municipales ?
L’actuelle municipalité, toute entière élue d’un seul élan, portée au moins autant par le rejet de l’ancienne équipe que par ses propres vertus, n’a pas tardé à s’entre-déchirer sur un point crucial, celui du choix entre la 2C2A et le Grand Alès.
La partie majoritaire de notre Conseil Municipal a ses raisons pour estimer avoir raison, et ne manque pas de le faire savoir par oral ou par écrit chaque fois qu’elle en a l’occasion : vœux divers, réunions d’instances variées, bulletins municipaux ou lettres supplémentaires du Maire. C’est son droit, c’est même son devoir, quant au contenu de ces interventions c’est à chaque habitant de la ville d’en juger.
Mais la partie minoritaire, que dit-elle, que fait-elle ? Que pensent les conseillers municipaux qui sont en désaccord avec la majorité du Conseil, quelles propositions avancent-ils, que disent-ils à celles et ceux qui les ont élu(e)s en même temps et sur la même liste que leurs anciens amis ? Il faut vraiment tendre l’oreille et fouiller du regard pour entendre ou voir quelque chose à cet égard…
On en arrive à de telles crispations, à de tels gouffres de mépris mutuel, que plus rien de positif n’est possible, que plus aucun travail des élus majoritaires ne peut être approuvé, que plus aucune parole des élus minoritaires ne peut être entendue…
Halte au feu !
Une mesure simple pourrait peut-être contribuer un peu (un tout petit peu) à remettre les choses dans une meilleure direction (compte tenu du contexte je n’ose pas dire « sur les rails »…), c’est de choisir d’appliquer l’article L2121-27-1 du code général des collectivités territoriales. Voici cet article :
« Dans les communes de 3 500 habitants et plus, lorsque la commune diffuse, sous quelque forme que ce soit, un bulletin d'information générale sur les réalisations et la gestion du conseil municipal, un espace est réservé à l'expression des conseillers n'appartenant pas à la majorité municipale. Les modalités d'application de cette disposition sont définies par le règlement intérieur ».
Cet article concerne-t-il Anduze ? Au dernier recensement de 2008 il y avait 3.347 habitants, il en manque 153… En 2004 il n’y en avait que 3.243, soit un gain de 104 en 4 ans. On ne doit donc pas être loin de la barre fatidique des 3.500 puisque tout indique que le solde migratoire d’Anduze reste positif grâce au pouvoir d’attraction (encore fort, pourvu que cela dure) de ce pays.
Il est donc parfaitement clair que la majorité municipale d’Anduze n’est pas obligée de faire une place à l’expression de la minorité. Mais est-il impensable qu’elle le fasse quand même ? Et est-il impensable que la minorité utilise cette place pour argumenter en pour ou en contre sur les sujets qui lui importent ? Beaucoup de communes le font, la démocratie locale a tout à y gagner…
C’est donc avec résolution, bien que sans trop d’illusions, que je demande en tant qu’électeur d’Anduze :
- Que nos élus minoritaires se comptent et se définissent comme une opposition au sein de la municipalité, on saurait enfin combien ils sont, qui ils sont, et quelles sont leurs positions,
- Que nos élus majoritaires laissent un droit d’expression à cette opposition ailleurs que dans les couloirs ou dans la rue.
Bernard de Fréminville, Anduzien.
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